Ángel Parra, l’artiste militant, s’est éteint
Il était l’une des figures emblématiques du monde artistique chilien. Un chanteur et auteur engagé, contraint à l’exil après le coup d’Etat de Pinochet. Ángel Parra est décédé samedi 11 mars 2017. Il avait 73 ans.
La maladie l’a emporté à Paris où il vivait une large partie de l’année. Parisien souvent, Chilien toujours, il menait toujours une carrière dense entre les deux pays. En 2004, lui et sa sœur, Isabel, ont d’ailleurs reçus les titres Figuras fundamentales de la música chilena par le gouvernement chilien.
Pris dans les rafles d’opposants qui ont suivi le bombardement de la Moneda, Ángel Parra, communiste et soutien affiché de Salvador Allende, avait connu l’enfermement au Stade national de Santiago puis à la prison de Chacabuco dans le nord du pays. Cet enfer, il l’a exorcisé dans Mains sur la nuque, l’un de ses romans publié, en France, en 2007.
Plus récemment, il racontait dans Bienvenue au paradis le retour au Chili des exilés. Un texte mordant et important pour comprendre le personnage qui n’a pas pu rentrer chez lui pendant plus de quinze ans.
Mais Ángel Parra était aussi connu pour sa prestigieuse filiation. Il était le fils de Violeta Parra, la figure emblématique de la défense de la culture et du folklore chiliens. Sa mère, il n’a eu de cesse de la faire vivre tout au long de sa carrière, en reprenant ses chants. Ou, simplement, en racontant son histoire. C’était dans Violeta Parra, ma mère, un roman vrai sur lequel l’auteur était revenu pour Chili et carnets.
Ironiquement, il avait une figurine de Pinochet enfermé dans une cage à oiseaux dans l’entrée de sa maison au Chili. Espiègle, il avait caché la clef de la cage juste en dessous. Pour laisser au dictateur l’espoir d’une liberté finalement impossible à atteindre. La liberté, un bien qu’il chérissait et qu’il défendait, une valeur que les pinochetistes n’ont jamais réussi à briser chez lui.
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25 avril 2020 at 23 h 05 min