Posts Tagged ‘auteur chilien’
Villarroel, le Chilien qui aimait Cochrane et Lovecraft

Gilberto Villarroel devant le théâtre de son premier roman, une aventure historique mâtinée de fantastique (photo DR Anne Reungoat)
En France, les férus d’Histoire connaissent Lord Cochrane pour son implication dans la lutte des Britanniques face à Napoléon dont la bataille de l’île d’Aix est le symbole le plus marquant.
Au Chili, et dans une bonne partie de l’Amérique du Sud, l’amiral Thomas Cochrane est bien plus qu’un militaire de talent. Il est « le Libérateur », expose Gilberto Villarroel. Scénariste (il a notamment coécrit l’un des plus gros succès chiliens La fiebre del Loco), auteur, producteur… Installé en France depuis 2014, le Chilien est passionné par l’histoire de cet homme aux faits d’armes nombreux. Mais ça n’est pas là sa seule passion. Gilberto Villarroel se pose aussi en fin connaisseur de Lovecraft et de ses récits fantastiques. Ces deux univers aux antipodes, il les mêle avec une étonnante habileté dans son roman Cochrane VS Cthulhu, dont la traduction française est parue aux Forges de Vulcain. Lord Cochrane en disgrâce est fait prisonnier sur Fort Boyard. Au même moment, d’étranges faits surviennent et des créatures inconnues mutilent mortellement les militaires… Le pitch a de quoi surprendre et faire lever un sourcil interrogateur, pour ne pas dire circonspect. Mais c’est un récit prenant, entraînant, très documenté et aux accents fantastiques savamment maîtrisés que livre Gilberto Villarroel. Chili et carnets a eu envie d’en savoir plus sur cet homme de 55 ans qui mélange les genres avec gourmandise. Lire le reste de cette entrée »
Chili : Quercia, le polar sans fard
Et voilà, encore une claque signée Quercia. Le genre qui vous laisse une belle trace de doigts sur la joue. D’accord, dans ses précédents romans, l’auteur chilien ne nous avait pas habitués à être bichonnés – Chili et carnets parlait déjà du premier, Les rues de Santiago (et, déjà, le nom « claque » claquait), avec l’auteur, puis du deuxième, Tant de chiens, au moment de leurs sorties – bien au contraire.
Le style Quercia, c’est du direct. Du brutal. Pas de poésie, pas de lyrisme, pas d’euphémisme. Et La légende de Santiago, troisième volet des enquêtes du flic Quiñones, ne sort pas vraiment son héros des ténèbres… Dès les premières pages, et sans divulgâcher (à l’occasion, quand on peut éviter un anglicisme…) puisque c’est le résumé officiel du roman, Santiago Quiñones aide quelqu’un à passer de vie à trépas. Et même pour un gars qui n’hésite pas à dézinguer les salopards, tuer un homme de cette manière n’est pas chose aisée. Si au moins il pouvait reprendre un peu d’air auprès de Marina, la seule femme qu’il ait aimée… Mais non. Cette dernière, dans un sursaut de lucidité, le laisse à son destin de cocaïnomane assermenté et à son enquête sur des crimes racistes perpétrés dans un Chili socialement cadavérique. Pour couronner le tout, il tombe sur un paquet qui aurait fait pâlir Escobar et qui ne va pas l’aider à décrocher. Ni lui permettre de vivre sereinement, car ce paquet de coke perdu appartient forcément à quelqu’un. Et pas à un enfant de chœur… Lire le reste de cette entrée »
Chili : la claque Quercia
L’actualité du Chili, ces derniers jours, c’est plus le foot qu’autre chose. Le pays, grand amateur de ballon rond, a les yeux rivés sur la Roja. Pourtant, de foot, dans cet article, il ne sera pas question. En attendant une (bonne) surprise de la sélection chilienne, le coup d’éclat chilien est à découvrir chez les libraires. Son nom : Les rues de Santiago. Son auteur : Boris Quercia.
Santiago, c’est une ville, la capitale du Chili. C’est aussi un prénom. Celui de Quiñones, flic désabusé dont la vie bascule après une intervention sanglante au cours de laquelle il est contraint de tuer un adolescent. Descente aux enfers, vieux démons. Mais aussi optimisme, réalisme, humanisme… Boris Quercia plonge son héros de chair et de sang dans un bain nauséabond émaillé de bulles d’air courtes mais salvatrices où l’amour a également droit de cité. Et le lecteur de se faire happer par ce roman noir comme les bas fonds santiaguinos. Une vraie claque que nous met cet auteur inconnu qui a accepté de répondre aux questions de Chili et carnets. Lire le reste de cette entrée »
Felipe Becerra Calderón, la dictature en héritage

Felipe Becerra Calderón publie, en France, son premier roman. Un auteur à surveiller (photo Paola Mosso Cardenas)
Felipe Becerra Calderón est un illustre inconnu. Pour l’instant. Son nom bruisse peu à peu dans les milieux littéraires après la parution de son premier roman Chiens Féraux. D’abord sorti sur le net, au format e-book, chez LC éditions, en février 2011, le livre a attiré l’attention des éditions Anne Carrière. Publié à grande échelle dans la cohue de la rentrée littéraire, Chiens féraux a reçu des critiques dithyrambiques aussi surprises par la maestria de ce premier titre que par la poésie noire qui s’en dégage. Lire le reste de cette entrée »
Bolaño, la parenthèse désenchantée

Les textes de Roberto Bolaño, huit ans après sa mort, n'ont rien perdu de leur cinglant (photo Mathieu Bourgois)
Il faut bien l’admettre, Roberto Bolaño n’est pas le plus connu des auteurs chiliens. Moins populaire qu’Isabel Allende, plus difficile d’accès que Luis Sepúlveda, moins connu que Pablo Neruda, le romancier – chroniqueur – poète jouit pourtant d’une notoriété et d’une aura dans la caste des auteurs hispaniques et même au-delà. Huit ans après sa mort, en 2003, à l’âge de 50 ans, paraît Entre parenthèses en France un recueil de discours, de conférences, de chroniques, de réflexions sur des grands tout et des petits riens moins insignifiants qu’il n’y paraît. Lire le reste de cette entrée »