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Présidentielle au Chili : décryptage avant le premier tour

Franck Gaudichaud, enseignant-chercheur à l’université Grenoble-Alpes, spécialiste du Chili, fait le point avant le premier tour de l’élection présidentielle (photo DR)
Ce dimanche 19 novembre 2017 se tient le premier tour de l’élection présidentielle chilienne. Michelle Bachelet ne peut se représenter. Et même si la Constitution le lui permettait, pas certain qu’elle aurait été réélue de toute façon : elle qui était revenue triomphante à la Moneda après le mandat du très à droite millionnaire Sebastián Piñera quitte cette fois le palais présidentielle la queue basse. Ô, le pays, économiquement parlant, se porte bien. Mais les grandes réformes que les Chiliens attendaient sont restées à l’état au mieux embryonnaires, voire inexistantes.
Alors, qu’attendre de cette présidentielle ? Franck Gaudichaud enseignant-chercheur à l’université Grenoble-Alpes, spécialiste du Chili – il est l’auteur, notamment de Chili 1970 – 1973, mille jours qui ébranlèrent le monde, ou du plus récent Chili actuel, gouverner et résister dans une société néo-libérale – fait le point à quelques heures d’un premier tour qui s’annonce sans grand suspense puisque Sebastián Piñera – de retour – est pronostiqué largement en tête…
Quel est le contexte de cette élection présidentielle ? Lire le reste de cette entrée »
Chili : Michelle Bachelet, la disgrâce
Le contexte socio-économique est difficile au Chili. Les manifestations se multiplient. Samedi 21 mai, l’un de ses mouvements s’est achevé sur un drame : un homme est mort à Valparaíso. Il s’agit d’un vigile, extérieur à la manifestation, pris dans un incendie alors que le mouvement, qui s’envenimait était dispersé par les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre. Lire le reste de cette entrée »
Chili : une commémoration à fleur de peau

Le mur des disparus du 11 septembre 1973, une exposition organisée il y a dix ans (photo sous licence Creative commons Mar del Sur)
Encore quelques jours et ce sera le 11 septembre. Depuis 2001, nombreux sont ceux qui ne pensent qu’aux tours jumelles de Manhattan percutées par deux avions lors de l’attentat terroriste revendiqué par Al-Qaïda.
Mais le 11 septembre marque aussi la date du coup d’Etat de Pinochet au Chili. C’était en 1973, il y a quarante ans. Quarante ans que les bombes s’abattaient sur le palais présidentiel de la Moneda, en plein centre de Santiago, dans une action légitimée par le gouvernement américain. Quarante ans que le président Salvador Allende, démocratiquement élu, se suicidait dans une Moneda prise d’assaut et en flammes. Quarante ans que le Chili panse ses plaies. Lire le reste de cette entrée »
Chili : le début de la fin du « 11 septembre »

Maire de Providencia, près de Santiago-du Chili, María Josefa Errázuriz a fait adopter un changement de nom de rue pas si anodin (photo DR)
Plusieurs villes du Chili, dont la capitale Santiago, ont une rue du 11 septembre. Cette date n’a rien à voir avec les attentats de New York (au cas où vous arriveriez sur ce site pour la première fois !). Elle correspond au 11 septembre 1973, date du coup d’Etat de Pinochet, de la mort d’Allende les armes à la main et du début de la dictature.
Le touriste pourrait penser que ces rues du 11 septembre disséminées dans tous le pays ont été baptisées ainsi à la mémoire du président Allende, héros et héraut de la Unidad Popular. Il n’en est rien. Ces artères ont été nommées ainsi après le putsch militaire pour célébrer la prise du pouvoir.
Et, bien que Pinochet ait quitté le pouvoir le 11 mars 1990 – ce qui n’était pas une évidence comme le rappelle le film No, bientôt chroniqué sur Chili et carnets – les rues en l’honneur du coup d’Etat sanglant et du bombardement de la Moneda n’ont jamais été débaptisées.
Chili : Bachelet, le retour sans surprise
Terminé le jeu du « j’y vais, j’y vais pas ». Michelle Bachelet a quitté New York et son poste de directrice exécutive de l’ONU-Femmes pour rentrer au Chili. L’opération reconquête du pouvoir est lancée pour l’ex-présidente. Après avoir quitté la Moneda en 2010 – la loi au Chili ne permet pas à un président de faire deux mandats successifs -, Michelle Bachelet, 61 ans, revient au pays avec la ferme intention de reprendre l’écharpe tricolore à Sebastián Piñera.
- « J’ai pris la décision d’être candidate », annonce-t-elle officiellement sur son compte Facebook.
Chili : la pauvreté en relative baisse

La pauvreté au Chili a augmenté. Et la situation ne semble pas s’améliorer (ici, dans le quartier de La Legua à Santiago, photo Anthony Quindroit)
L’étude de Caracterización Socioeconómica Nacional (Casen) – une enquête socio-économique commandée par le ministère du Développement social du Chili – a été dévoilée au public. Elle porte sur la période 2006 – 2009.
Fait principal, elle montre une hausse de la pauvreté au Chili. Elle progresse d’1,4 points, passant de 13,7% de la population totale à 15,1%, soit 2,564 millions de Chiliens (355096 personnes de plus qu’en 2006) sur cette période. Des chiffres que le président Sebastián Piñera a pu comparer avec son propre bilan. Lire le reste de cette entrée »
Sergio Poblete, « le loyal », s’est éteint
Quand l’armée, menée par Augusto Pinochet, se dresse pour renverser le pouvoir démocratique de Salvador Allende, des militaires ont pris le parti du président chilien agressé. Parmi eux, l’emblématique Sergio Poblete, disparu vendredi 25 novembre à Liège (Belgique) où il avait trouvé refuge après son exil forcé. Il avait 93 ans.
Car l’ancien général de l’armée de l’air, entré au gouvernement d’Allende en 1973, quelques mois avant le coup d’Etat du 11 septembre, a connu la torture et l’emprisonnement pour avoir « trahi » sa patrie. Comprendre, refuser de prendre fait et cause pour les putschistes et être resté loyal à Allende.
En 1975, Sergio Poblete est expulsé du Chili et s’établit outre-Quiévrain où il continuera d’alerter l’opinion publique sur les exactions commises dans son pays. il organisera aussi l’accueil de réfugiés politiques en Belgique.
Le Chili, il ne sera autorisé à y retourner qu’en 2006, pour l’investiture de son amie, fille de son compagnon de cellule, la présidente Michelle Bachelet. Il célébrera quelques mois plus tard la mort de son ennemi, Augusto Pinochet, en décembre 2006.
Sergio Poblete sera inhumé mercredi 30 novembre, dans la ville qui a accueilli sa peine d’exilé.
Alors, férié ou pas férié ?
C’est logiquement ce mardi 6 juillet que le congrès chilien décidera si les festivités du bicentenaire méritent un ou deux jours fériés supplémentaires.
Si, souvenez-vous, le gouvernement, pour fêter en grandes pompes le 200e anniversaire de l’indépendance, a décidé d’offrir un jour férié de plus aux Chiliens, le lundi 20 septembre. Sauf qu’un député a trouvé l’idée tellement bonne qu’il a dans la foulée proposé de chômer également le vendredi 17 septembre. Je ne vais pas vous réécrire l’article, il est à lire ici : https://carnetsduchili.wordpress.com/2010/06/30/ferie-ce-nest-pas-joue/
On pourrait croire que la proposition du député remporterait tous les suffrages dans la population. Et bien, non. Le journal El Mercurio vient de publier un sondage montrant que 61 % des sondés – un échantillon représentatif de Chiliens de tout le pays – se prononcent pour trois jours fériés seulement.
Et quand on leur demande s’ils préfèreraient quatre jours, ils sont 64% à répondre « non ».
L’argument financier de La Moneda a-t-il fait mouche ? Le gouvernement insiste encore et toujours sur le prix d’un deuxième jour férié offert : environ 600 millions de dollars de production en moins dans un pays où le récent tremblement de terre a détruit de nombreuses infrastructures…
Il semble plutôt que la population se désintéresse un peu de l’événement. El Mercurio toujours, dans son sondage, note que plus de 50% des Chiliens n’ont pas l’intention de prendre part activement aux célébrations. Beaucoup d’agitation pour pas grand-chose…
Férié ? Ce n’est pas joué…

La Moneda (le palais présidentiel), pour le bicentenaire, propose un jour férié de plus. Pas deux... (photo AQ)
Cette année, et malgré le tremblement de terre de février, le Chili vit au rythme de son bicentenaire. C’est en effet le 18 septembre 1810 que s’est constituée la primera junta nacional de gobierno, une junte constituant les prémices du premier gouvernement d’autodétermination.
Depuis, chaque 18 septembre, ce sont las fiestas patrias. La fête nationale qui Lire le reste de cette entrée »