Chili et carnets

Le Chili sous toutes les coutures

Les étudiants chiliens en colère

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Joaquin Lavin

Le ministre de l'Education Joaquín Lavín ne parvient pas à trouver un consensus avec les syndicats étudiants (photo DR Pontificia Universidad Católica de Chile)

Jeudi 30 juin 2011, les étudiants chiliens appellent à une journée de mobilisation. Encore. Depuis une dizaine de jours, après des manifestations qui ont réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes  – environ 50000 selon la police et 100000 selon les syndicats -, les syndicats étudiants restent sur la même ligne : la fermeté.
Au coeur de leurs revendications le prix des études au Chili et le développement des écoles privées, très chères, qui entretiennent les inégalités et obligent de nombreux étudiants chiliens à lourdement s’endetter pour poursuivre des études supérieures.
Les offres du gouvernement, par la voix du ministère de l’Education Joaquín Lavín Infante, ont été rejetées massivement par les organisations étudiantes qui jugent que 6000 millions de pesos (moins de 9 millions d’euros) d’investissement dans les études publiques restent insuffisants pour s’asseoir autour d’une table de négociation.

  • « Ce que nous voulons, ce sont des études publiques et un changement de constitution », clament à l’envi, les représentants des étudiants chiliens en colère qui, déjà du temps de Michelle Bachelet (l’ancienne présidente) portaient les mêmes revendications.

Cette fois, ils s’appuient sur les promesses de campagne du président Sebastián Piñera qui assurait vouloir s’atteler à la réforme de l’éducation au Chili. La seule réponse a, pour l’instant, été l’envoi de policiers qui ont réprimé les manifestations à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau.
Mais désormais, l’Etat se dit prêt à discuter. « Dès qu’ils voudront nous rejoindre à la table des discussions, ils seront les bienvenus, assure le ministre Lavín. Mais, il faut faire vite : chaque jour perdu risque de faire perdre le bénéfice d’une année aux étudiants. » Certaines facultés sont déjà bloquées depuis plus de deux semaines. Et la colère sourd de plus en plus fort.

Written by Anthony Quindroit

28 juin 2011 à 0 h 54 min

5 Réponses

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  1. Bah c’est sûr que si, comme chez nous, le gouvernement paye des profs pour 15 heures de cours par semaine, ils sont pas près de s’en sortir…Bref malgré les kms et la différence de culture, on a toujours les mêmes problèmes (pour info ici y’a déjà une p’tite manif de profs prévue fin septembre…au cas où).

    MAK

    28 juin 2011 at 15 h 26 min

    • Autre pays, autre problème. La vraie colère des étudiants chiliens vient surtout du fait que les gouvernements successifs ont laissé le privé – très cher – prendre le pas sur le public complètement désargenté et de qualité moindre. L’argent, bien plus que les compétences, permet aux jeunes de poursuivre des cursus un peu plus porteurs sur le marché du travail chilien.

      Anthony Quindroit

      28 juin 2011 at 16 h 00 min

  2. […] du système scolaire chilien. Chili et carnets l’évoquait il y a quelques semaines ici. Le mouvement ne semble pas vouloir s’essouffler. Au contraire. Les lycéens ont été […]

  3. […] plusieurs semaines. Si vous n’aviez pas suivi le dossier, Chili et carnets l’évoquait là, au début des événements, et se tournait vers un spécialiste pour un décryptage de la […]

  4. […] éducatif et la gratuité de l’éducation (sur ce dossier, les articles sont nombreux : ici, ici, ou, encore, ici notamment). Jeudi 11 avril, près de 200 000 étudiants ont, par exemple, […]


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